Alfred Beaufort est né le 28 Mai 1914 dans la département de l'Aisne à Chauny.
En 1934 Alfred Beaufort arrive dans la "vallée de la Marne" à Chézy sur Marne précisément. Il sera le maître d'école d'un certain Christian Cabrol qui deviendra comme chacun sait un très grand
personnage de la médecine cardiaque française et mondiale.
En 1937 Alfred Beaufort se marie et prend pour épouse Gisèle Crimon qui sera sa "Dame de coeur" durant toute sa vie. De cette union naîtront 7 enfants.
L'instituteur exerce alors à Neuilly Saint Front et cotoie un autre personnage important : Joseph Boury. Ce dernier est également instituteur et exerce une grande influence sur Alfred qui le
reconnaît comme "son maître incontesté".
Alfred et Joseph fondent à Neuilly Saint Front une association laïque,"le Réveil". C'est une association à vocation d'éducation sportive et théatrale.
En 1945 la famille d'Alfred Beaufort arrive à Nogentel, village où est nommé le maître d'école.
Notre instituteur multiplie les activités périscolaires et postscolaires.
Alfred Beaufort est l'instituteur "pilote" de la Méthode Freinet. Il est reconnu comme tel par ses instances hiérarchiques de l'Education Nationale.
Ses élèves ont la chance de manipuler des magnétophones (à fil puis à bande), une imprimerie, des outils de mesures météorologiques, ... Ainsi, ils publient un journal mensuel, Sur la Dhuys, cultivent un jardinet, créent un petit musée scolaire, correspondent avec des classes d'autres régions et organisent des échanges avec d'autres écoles.
Il est à cette même époque le secrétaire général adjoint de la Fédération des Oeuvres Laïques.
Il s'occupe de créer des circuits de conférences et plus particulièrement les circuits des cinéclubs dans le sud de l'Aisne.
Il retrouve Maurice Brugnon, devenu homme politique influent sur le département, et avec son appui ils échafaudent la création de l'immeuble des oeuvres laïques et la rénovation du Chateau de Beauregard à Belleu près de Soissons. Des stages d'animateurs de colonies de vacances y seront organisés ainsi que de nombreuses représentations théatrales. Alfred Beaufort poursuit son cheminement et développe sa conception de l'enseignement. Il s'appuie sur les acquis de Beauregard pour poursuivre son oeuvre éducative à Nogentel.
Une amicale laïque voit le jour à Nogentel. Il en est à l'origine. Elle proposait du théâtre, du camping, des voyages scolaires, du sport, une chorale, un ciné-club, ...
A.Beaufort fut décoré à plusieurs reprises.
"... Je sais , qu'il n'est pas homme à aimer les honneurs,
Et s'il était un Roi, serait le Roi de cœur"
Michel Maillard 1993
Extrait d'un poème pour Alfred Beaufort, lors de la remise de sa Croix de Chevalier de l'Ordre National du Mérite.
Il prend sa retraite en 1970. En 1971, il se présente aux élections et est élu Maire pour trois mandats.
Les Nogentellois ont hérité, de ces mandats, la déviation routière, des lotissements, le groupe scolaire (qui porte aujourd'hui son nom) mais aussi le foyer rural, l'amicale des anciens, le
comité des fêtes, l'amicale des parents d'élèves, l'Association Nogentel Sports Loisirs ainsi que la Foire aux Fleurs.
Alfred Beaufort décède en 1996, six mois après son épouse. Il laissera un livre "Nogentel Mon Village".
Après quatre années comme professeur de sciences naturelles au collège Jean de La Fontaine à Château-Thierry, Roger Louis, militant et vaillant zélateur de la culture populaire et de
l'éducation permanante, s'intéresse aux ciné-clubs de la région.
Considérant les difficultés financières des ciné-clubs de la région, il a, avec Alfred Beaufort, l'idée de remplacer le
cinéma par la télévision, qui est alors à ses balbutiements. A partir de l'expérience de Nogentel,
Roger Louis met en place, dans les campagnes, avec la collaboration des instituteurs, un réseau de télé-clubs.
Il devient journaliste à la RTF et connaîtra un destin télévisuel national avec, "Télé-club", "5 colonnes à la une" ...
Lors de la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand le choisit comme interviewer.
http://www.ina.fr/politique/elections/video/CAF89015902/francois-mitterrand.fr.html
En 1968, il est licencié de l'ORTF. Infatigable idéaliste, il fonde avec Marcel Trillat, une Société Coopérative Ouvrière
de Productions dont le but est de produire un magazine mensuel de cinéma : "Certifié Exact", qui entendait s'intéresser "moins au spectaculaire qu'à
l'important". Naturellement, cette tentative de "contre-télévision" n'a pas
fait long feu...
Fatigué, malade, usé par tant de campagnes, de croisades, il meurt à 57 ans et repose à Theminettes dans le Lot.
sources : Gilbert Salachas (Telerama), Provence-Magazine mai-juin 1969, wikipédia.